Il se passe manifestement quelque chose en ce milieu du mois de février…
Nous sommes vendredi 13 et bien naïvement je pense que toutes les personnes que je croise sont en ébullition car elles vont tenter leur chance au loto ou à tous autres jeux de hasard, leur permettant d’assouvir leurs envies les plus folles ou de réaliser leurs rêves.
Mais lorsque je passe devant le salon d’esthétique et de coiffure au coin de ma rue, je doute.
Il est bondé. Les clientes présentes à l’intérieur sont nombreuses, bien plus qu’à l’accoutumé. Il se passe quelque chose… Mais quoi ?
J’imagine que l’accord conclu la veille entre les présidents russe et ukrainien, n’a pas grand-chose à voir avec le fait que ces dames aillent se faire épiler ou maquiller ? Ou alors il y a une « Merkelmania » qui m’a échappé rendant mes congénères très enthousiastes ?
Après une seconde de réflexion… c’est très peu probable !
Ce doit être autre chose… Mais quoi ?
Je déambule dans les rues et au détour d’une intersection, tout s’éclaire !
Sur la vitrine d’un magasin de lingerie, je suis « agressée » par de grosses (gigantesques !) lettres rose fuchsia… c’est la Saint Valentin demain ! Je fais une halte chez mon buraliste pour acheter mon journal et tombe dans un véritable guet-apens. L’ensemble des hebdomadaires féminins ont fait leur Une sur l’EVENEMENT titrant pour la plupart sur les bons plans pour satisfaire son (sa) partenaire, utilisant un langage policé qui pourrait se traduire ainsi : « Pas encore fauché(e) en ce début d’année et cette fin de période de soldes… alors achetez encore des articles dont vous n’avez pas besoin et dont vous ne vous servirez qu’une fois ! »
Aventurière, je tente une approche du rayon, saisi un exemplaire de l’un d’entre eux…
Au menu : lingerie coquine (c’est vrai qu’il est préférable d’attendre une fois par an pour enfilé de petites choses sexy, de préférence inconfortables que l’on enlève plus vite que l’on ne les a enfiler (parce que c’est bien connu, c’est très pratique de déambuler lorsque que l’on est affublée d’un porte jarretelle, d’un string en plus d’une guêpière, de bas et de talons de vingt centimètres!!!), menu aphrodisiaque (à base d’huîtres et autres mets exotiques aux noms improbables !!) et surtout des conseils sexos pour satisfaire son amoureu(se)x : liste non exhaustive : zones érogènes inconnues, pratiques SM soft (effet Fifty shades of Grey , non aucun rapport !), et pour finir le sondage sexo dont on ne nous précise pas à quel moment de la soirée il convient de le faire.
A se demander ce que nous faisons le reste de l’année avec notre chère moitié ?
Ceux d’entre nous vivant en couple, doivent l’être sur un malentendu du style: « Oh chéri (e), j’ai eu une idée brillante, puisque tu ne sais pas faire de bons repas (exotiques, aphrodisiaques aux noms improbables) et qu’à part te tenir sagement compagnie et te laisser poser tes pieds glacés sur mes mollets, nous pourrions vivre ensemble pour le restant de notre vie bien sagement ? Mais rassures toi, je te promets qu’une fois par an nous ferons un truc vraiment exceptionnel pour entretenir la flamme ! » C’est clair, le reste de l’année nous jouons au scrabble en se regardant benoîtement dans les yeux.
Imaginons (rêvons), un instant que la Saint Valentin (*) ne soit simplement la fête que de ceux portant ce prénom, et que nos amours quotidiens, occasionnels ou définitifs soient cajolés et entretenus par nos soins, en plus d’être affriolants sans occasions particulières ?
Non sérieusement, je crains que personne vivant sur cette terre ne puisse échapper lundi en sortant de chez lui, à la question suivante : « Alors qu’est-ce que tu as fait pour la Saint Valentin ? »
Réponse : rien !
Enfin … presque !
Ce soir avec un air de défiance malicieuse, ce sera marathon série préférée en compagnie de mon chéri, en se gavant de mets rapides et gras préparés avec amour dans un fast-food de notre choix (pour peu qu’il livre et se sera pilou tout doux et chaussettes en laine en prime, nous sommes en plein hiver, il ne faudrait pas l’oublier !)
I.M.O.
Imogène
(*) –Au cœur de l’histoire, Franck Ferrand, Europe 1, Podcast émission du 13/02/2015