La valse du chiffre et du nombre

Ah les bals d’une jeunesse révolue, les fêtes de villages, dans lesquelles tout le monde venait pour s’amuser, passer un peu de bon temps et repartait dans un état plus ou moins second mais dans la légèreté.

Ah les valses viennoises d’un autre temps que nous connaissons tous, et dont certains sont encore friands et malheureusement pas pour la beauté de la musique mais plutôt pour les idées fumantes auxquelles d’autres les ont associées.

Ah la « Valse avec  Bachir », cette magnifique course dans sa mémoire, son passé et sa conscience.

Ah la valse…

Demain un peuple va valser, s’ébranler, bouger en direction de petites cabines ressemblant plus à des lieux d’aisance permettant d’assouvir un besoin primaire, naturel et inévitable qu’à un endroit permettant d’accomplir en conscience son devoir de citoyen.

Quoique à y regarder de plus près,  il s’agit bien d’un endroit dans lequel on est seul face à soi-même et où certains d’entre nous vont vomir leur haine de l’autre, dans leur intimité de citoyen, de celui qui n’est pas soi, d’une société qu’ils n’aiment pas, trop tolérante à leur yeux, trop permissive.

Certains n’auront pas besoin de boire pour vomir. Ce qui sera vraisemblablement mon cas demain soir !

Alors que le CSA empêche toutes les chaînes de parler des candidats, des programmes etc…, je réfléchie, je pense, je digresse.

Enfin un peu de calme après cette logorrhée insupportable.

Plus personne ne parle de cette campagne si violente, si exceptionnelle dans le sens premier du terme… Mouais, j’ai déjà entendu cela quelque part… mais où et quand ?

Ah ça y est j’ai trouvé : c’était il y a cinq ans tout pile !

Lorsque j’étais plus jeune je n’aimais pas les maths, je ne les aime toujours pas et maintenant je n’ai plus de problème avec Madame B. ma maîtresse du CM2, mais avec mon banquier.

Mais il y a une chose que j’avais comprise dans ce monde mathématique qui me semblait si obscur : c’est la différence existante entre le nombre et le chiffre.

Depuis ce matin j’ai une musique dans la tête qui tourne, tourne sans cesse.

Je décide enfin de l’écouter comme pour exorciser la mélodie… Ça commence comme ceci « Dis leur que l’on est le monde, qu’ils ont le chiffre et que l’on a le nombre * », pas vraiment une valse mais tout prend un sens.

Alors demain j’espère seulement une chose : c’est que le chiffre ne fera pas le nombre de partis politiques prônant la haine, donnant des leçons (alors que ces membres traînent plus de casseroles que peut en  contenir tout le rayon cuisine d’un magasin spécialisé), expliquant que la misère c’est mal et que c’est de la faute de l’autre à grand renfort de mensonges, d’intox et d’amalgames infâmes !

Je sais que demain ce sera un peu  comme d’aller chez le dentiste : on ne veut pas y aller parce que l’on sait que l’on va avoir mal, mais on y va quand même parce que c’est nécessaire, la seule différence c‘est qu’à tous les coups j’aurais encore plus mal après avoir votée qu’avant d’y aller… et ceux pour les cinq prochaines années !

Imogène

In My Opinion

Désobéissance civile (album), Keny ARKANA, « La rue nous appartient » 2008

Imogene

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