La « beaufrie » et moi

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais certaines choses sont plus faciles à avouer, que d’autres, tout du moins à admettre.

Lorsque nous étions jeunes par exemple, il était très difficile d’avouer que la dernière heure de cours vous l’aviez passé à fumer une cigarette dans les toilettes du lycée en compagnie de votre best friend for ever, à vos parents. Ces derniers, dans leur grande mansuétude, partant du principe qu’il valait mieux que l’aveu vienne de vous, se contenter d’allusions raisonnables… qui vous laissez totalement de marbre ! Alors qu’avouer une heure de colle ne posait aucun problème.

Avec le temps les choses changent. On perd un je ne sais quoi de … frondeuse (eur).

Lorsque l’on arrive à la fac, la crise d’adolescence étant finie (normalement !), l’on se met à coller au(x) moule(s). On lit les derniers philosophes à la mode (ah Raphaël –GLUCKSMANN ou ENTHOVEN, c’est selon les goûts-), les Inrocks (parce qu’ils sont pointus), on se met à manger du tofu (parce qu’il n’y a pas que la viande dans la vie, et la souffrance animale alors ?).

 Mais dans tout ce sérieux, les méninges sollicitées parviennent toujours à prendre quelques heures de vacances à l’occasion par exemple d’une visite chez le coiffeur. Le délicieux massage des tempes prodigué par des mains expertes, permettant de se jeter sur la presse people avec une exquise délectation ! Je dois admettre que je trouve toujours aussi fascinantes les histoires de divorces ou de chirurgie esthétique de Kim KARDASHIAN (son fessier n’est pas humain, c’est certain !), de mariages royaux ou encore des secrets de beauté des une et des autres.

Malgré tous mes efforts je dois me rendre à l’évidence, mes plus bas instincts de « beaufrie » refont surface dès que l’occasion se présente ! Et oui,  l’on peut avoir une culture générale plutôt correcte, rêver secrètement de rencontrer Franck FERRAN et vouer un véritable culte au cerveau de Marie CURRIE et n’être qu’une gentille « fifille » adorant regarder les émissions « débiles » passant en fin d’après-midi ou les séries très légères des années 80 (L’amour du risque et Charlie’s Angels, 8 ça suffit  et Arabesque sont indétrônables dans mon cœur !)

Je ne m’attarderai pas sur mon goût prononcé pour le chant ; combien de fois m’est-il arrivé de « fredonner » à tue-tête « Capitaine Abandonné », en me gavant de biscuits pas du tout slim, un samedi soir devant ma télé ? (Il faudrait que je demande à mon voisin d’en face ce qu’il pense de mon  récital…)

Quoiqu’il en soit, ma décision est prise ! Je clame haut et fort  (je ne hurle pas non plus!) que oui, j’adore les émissions jugées beauf (hors de question que j’en donne la liste, j’ai ma pudeur tout de même), oui je suis capable de converser des heures durant sur les différences nuances que peut prendre un « grey » et ensuite me plonger dans le mystère entourant la disparition du fils de Rudolphe de Habsbourg-Lorraine à Mayerling sans qu’aucune culpabilité ne vienne assombrir mon esprit !

Je me rends à l’évidence : ma beaufrie a donc de beaux jours devant elle, j’espère que la vôtre aussi !

Imogène

I.M.O