Parfois la vie nous enveloppe et nous offre une bulle d’air rafraîchissante et irréelle parce que hors du temps et affranchie de toutes contraintes.
Alors que flânais dans des rues ensoleillées par un soleil d’avril trop chaud pour la saison, les écouteurs enfoncés dans les oreilles, j’écoutais France Inter comme d’habitude.
Et puis… la surprise ; j’ai entendu une balade qui m’a transporté, loin, très loin.
Je n’étais plus dans cette jolie ville bourgeoise de province, mais sur un bateau de pêcheurs en méditerranée, sur une pirogue en Afrique, sur une île pittoresque et pratiquement vierge de toutes habitations en Indonésie… Dans une réalité passée, dans une vérité dépassée… Mais je n’étais que dans ce parc en plein centre-ville, en train d’écouter une jolie ballade musicale, d’une douceur inouïe et d’une force immense, racontait par Gaëtan ROUSSEL et Rachida BRAKNI.
Me laissant aller aux rêveries les plus lointaines, mon esprit vagabond posa alors les images de Vivian MAIER sur les paroles de ce duo improbable formant « LADY SIR ».
Vivian MAIER, cette femme ordinaire au talent extraordinaire.
Cette femme qui par hasard ou coïncidence est devenue, après sa mort une photographe de renom, une photographe d’une époque disparue.
Cette jeune femme née d’un père américain et d’une mère française qui a témoigné de l’existence des personnes ordinaires qu’elle croisa tout au long de son existence.
Cette femme née dans le New York des années 1920.
Cette femme dont les parents se séparent et qui va rester avec sa mère, grandir dans le Bronx, alors que son frère lui, sera élevé par leurs grands-parents paternels.
Cette femme qu’on laisse dans la banlieue parce que femme.
Cette femme, nurse pour de familles aisée que les enfants qu’elle croisera vont tellement aimer que certains d’entre eux n’oublieront jamais au point de prendre soin d’elle jusqu’à sa mort.
Cette femme qui prendra près de 100.000 négatifs, qui ne seront pas développés par manque d’argent et que l’on retrouvera après sa mort.
Cette femme qui ne verra jamais l’étendue de son talent.
Cette femme dont l’œuvre magistrale est autant d’instantanés de vie, poétiques, délicats, réels et simples.
Cette femme, une artiste remarquable, au talent d’une délicatesse éblouissante.
Cette femme au talent extraordinaire.
Imogène
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