Mémoire, oh ma mémoire dis-moi…

   Qu’il est beau de se souvenir des jolies choses, de belles rencontres… mais aussi des choses plus désagréables pour  ne pas qu’elles se reproduisent. Pour cela nul besoin de se faire tatouer des bouts de vérité à l’instar de Leonard Shelby *.

    Ce matin par exemple, j’ai oublié une poêle sur le feu, à cause d’un téléphone portable collé à l’oreille. Au bout de quelques minutes la fumée m’a ramené à ma triste réalité de tête de linotte. L’odeur qui règne depuis dans mon appartement est tout simplement abominable !

    Ma mémoire de poisson rouge a souffert d’une  double défaillance : à celle de l’oubli de l’ustensile s’en ajoute une autre :  lorsque je me suis emparée du manche de cet instrument culinaire essentiel, qui présentait des signes de brûlures au troisième degré, je me suis à mon tour brûlée n’ayant pas eu le temps de le saisir avec un torchon !

      A cette mémoire commune à nous tous qui réside dans le fait de connaître quelques fondamentaux de survie : le feu brûle, le froid aussi, se mettre à couvert lorsqu’un orage survient… s’ajoute une mémoire humaine collective.

       Cette mésaventure personnelle, aussi désagréable soit-elle, n’a eu que peu d’incidence sur le reste de ma journée, hormis bien sûr cette odeur abominable, et sur ma vie ; ma « blessure » ne présentant aucune gravité.

      Toutefois certaines amnésies momentanées ou prolongées ont de plus lourdes conséquences.

       Il y a quelques jours aux détours d’une lecture rapide  d’un grand hebdomadaire national, je suis tombée sur une photo tout à fait intéressante ; celle d’une femme accompagnée d’une enfant  s’éloignant de l’objectif du photographe qu’elles venaient de croiser. Le paysage semble pluvieux, le sol boueux, le ciel bas. Devant elles, l’on distingue un barda plus gros que celui qu’elles se sont harnachées sur le dos. Cette photo a été prise à la fin de l’année 1956 lorsque des milliers de hongrois ont fuit leur pays alors que le rideau de fer venait de se refermer sur Budapest.

       Tragique ironie !

       Mais il serait bien prétentieux de se croire au-dessus de la mêlée! Hélas, je crains que certain de nos compatriotes ne soient déjà les victimes d’un terrible mal qui ronge notre conscience : l’amnésie.

      Sur l’antenne d’un journal télévisé de grande écoute, un homme politique a déclaré qu’il convenait de créer, en cette période exceptionnelle d’exode massif d’êtres humains, un statut particulier pour les réfugiés : celui de réfugiés de guerre.

      L’idée pourrait faire l’objet d’une discussion ou d’un débat si celui qui l’avait avancée n’avait été le chef d’un gouvernement dont l’un des ministres n’avait pas hésité en 2009  à renvoyer par charter des afghans dans un pays en guerre au motif que leur village était situé à 200 km du front  et qu’ils ne risquaient rien !

       Rendons-nous à l’évidence : l’amnésie collective ou individuelle semble être LA nouvelle maladie dont certains semblent plus atteint que d’autres.  Malheureusement comme nous ne sommes pas tous égaux face à la maladie, certains d’entre nous en sont victimes beaucoup trop « jeunes » !

      Alors pour éviter que notre mémoire nous ne fasse cruellement défaut, un seul conseil : mangez équilibré, ingurgitez des quantités suffisantes d’oméga 3 et de restez à l’affût des mouvements du monde avec humanité !

  Imogène

I.M.O

 

 *héros du film MEMENTO de Christopher NOLAN (2000)

 

Imogene

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