Corps de rêve

     Voilà une bonne nouvelle qui ne passe pas inaperçue et pour cause, c’est le sujet du moment (après la naissance de la petite princesse britannique of course) : L’été arrive !

    Nul ne peut y échapper. Tous les journaux en parlent (à grand renfort de photos de plages toutes plus paradisiaques les des autres, sur lesquelles s’étalent des silhouettes sculpturales de jolies naïades faussement sauvages, où courir s’entasser par milliers pendant les quatre prochains mois sous peine de ressembler à des steaks sur un barbecue dont certains aurons la couleur d’ici la fin de cette période bénite par le Dieu soleil), radios, télévision… tous sans aucune exception.

    Alors outre les recommandations d’usage des médecins et autres dermatologues filant de plateaux de télés en  studios radios, nous enjoignant de protéger notre chère peau à laquelle nous tenons tant, l’on peut feuilleter dans les magazines en vente actuellement les plus belles photos (retouchées ???) de  femmes ravissantes, minces, élégantes, et ce même lorsqu’elles sortent de l’eau, ruisselantes d’eau salée qui souligne leurs courbes fuselées.

       Pour en arriver là, il va falloir bosser dur ! Le Zion de la beauté, l’Eldorado du paraître, le Saint Graal corporel estival ça se mérite !

     Si comme moi, vous êtes une femme « normale », il faut l’admettre, lorsque arrive cette douce période, pour nos corps fatigués par de longues soirées hivernales passées à  déguster de délicieux mets tels que raclette ou autre tartiflette,  les choses se corsent lorsque nous essayons le dernier petit deux pièces à la mode.

      Sauf à prendre rendez-vous chez le dernier chirurgien à la mode ou remettre les orteils dans la salle de sport délaissée depuis des mois, il faut se rendre à l’évidence : aucune chance de rentrer dans le fameux petit bikini  à la mode sans avoir l’air d’une hybride à mi-chemin entre un petit jambon espagnol emballé sous vide et une saucisse de Mombéliard mouchetée. Et lorsque enfin, l’on parvient à trouver un  maillot de bain à son corps, en sortant de l’eau rien à voir avec les jolies naïades photogéniques  :  les  cheveux sont emmêlés (d’avoir fait  des roulades dans les vagues, parce qu’il faut bien s’amuser un peu), asséchés (ressemblant à des ballots de foin) et notre corps n’est pas ruisselant mais dégoulinant d’eau salée sans oublier la petite poche disgracieuse de la culotte du maillot de bain remplie de sable sous le popotin… Non vraiment,  aucune ressemblance avec le modèle. Pourtant j’ai le même maillot !

    Mais pas de panique pour autant ! Les magazines sont là pour nous. Tous où presque viennent à notre rescousse pour nous donner (encore une fois) LA RECETTE miracle qui va nous épargner des séances de torture physique ! Dans cette catégorie, c’est l’embarras du choix. Je retiens pour cette année deux recettes.

     La première  : manger sainement, bouger et boire beaucoup d’eau !

     Vous le saviez déjà ? Moi aussi ; et pourtant chaque année les magazines ressortent des placards cette même recette, et non ce n’est pas par manque de succès de LA RECETTE miracle en question, mais simplement parce que, explique un expert es nutrition, la majorité d’entre nous ne suivent pas cette hygiène de vie sur le long terme, mais seulement à l’approche de l’été ! Bon un point pour l’expert. Mais comment limiter les dégâts sans pour autant ne manger que deux où trois feuilles de salade alors ?

     Deuxième recette pour se débarrasser de la cellulite cette fois. Mes  délicieux petits amas graisseux disgracieux vont disparaître ! Pour ce faire un seul remède : le palpé roulé. Il promet une peau plus lisse (Yes!), une meilleure circulation sanguine (génial !), mais surtout des centimètres en moins (à l’attaque!). Le coût en institut étant plutôt élevé, j’opte pour la mini machine à domicile.

     Je teste.

     Affalée de tout mon long sur mon canapé confortable, devant une série de mon choix, je commence donc à m’auto-torturer. Je dois avouer que cela devient assez rapidement douloureux. L’aspiration et le roulement provoqué par l’instrument (pourtant au minimum de puissance) provoque quelques rougeurs. Ce qui selon la notice de l’appareil est tout à fait normal. Je change de jambe et bientôt se sont les deux jambes qui me font mal. Je continue un peu sur chacune d’elle en alternant jusqu’à ce que je stoppe nette la manœuvre.

     Mais pourquoi est-ce que je m’inflige un truc pareil ? Pour qui ?

     Est-ce que mon amoureux me le demande ? Non.

     Est-ce que c’est moi qui le souhaite ? Soyons sérieuses deux minutes, comment peut-on vouloir se pincer la peau, la faire rouler entre deux rouleaux pour casser les capitons  jusqu’à ce que celle-ci prenne une très jolie couleur rouge vif ? La réponse est négative.

    Alors pourquoi je fais cela depuis trente minutes ?

    Après réflexion, j’en arrive à la conclusion suivante : je suis tombée dans le panneau du modèle idéal (imaginaire ?) de la femme bien faite que l’on voit partout.

    Je décide donc de me reprendre en main !

    Je range l’instrument dans sa jolie housse rose fournie par le constructeur au fond d’un placard et décide que cet été  je  baladerais mes capitons et autres petits bourrelets  sur la plage au milieu d’autres corps, possédant bien plus de qualités physiques et esthétiques que le mien, d’un air crâne.

    Pas question pour moi de céder un millimètre au diktat d’une beauté glacée.

    Je serais ferme sur ce point, à défaut d’avoir le corps aussi ferme !

    Alors Mesdames et Messieurs, à vos corps insoumis !

 

I.M.O.

Imogène

Imogene

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *