Nombre d’entre nous ont déjà rêvé de vivre une aventure extraordinaire ; une de celles-ci qui nous transporte et change à jamais notre vision du monde !
Eh bien, j’ai vécu cette Aventure, une de celles qui bouleverse tout, chavire les cœurs et les nerfs !
L’envie irrépressible m’a prise, après une longue journée de labeur, de me mettre aux fourneaux et de réaliser un petit repas sans extravagance mais efficace, à mon époux.
Me voilà harnachée dans un tablier immaculé (qui ne le restera en tout et pour tout quatre secondes et demie) cheveux relevés, manches courtes, mental d’acier !
Je commence.
J’étale la pâte feuilletée (pur beurre, quand on n’aime on ne compte pas les calories !) dans le plat à tarte ; je coupe les courgettes avec la mandoline (le nom est tellement beau et doux que l’on a du mal à réaliser que cet instrument peut vous mutiler atrocement les doigts !!), je fais de même avec les petites carottes et je termine par scalper plusieurs fois une armée de poivrons rouges.
Je regarde le tout et tombe quelques secondes dans l’autosatisfaction. C’est pas mal du tout !
J’y ajoute de petits morceaux de mozzarella et commence le vrai combat !
L’expérience extraordinaire ! En un mot : L’Aventure !!!
Mes doigts mouillés glissent sur l’ouverture, réputée facile si je me réfère à la petite phrase écrite juste sous le nom du fromage. C’est de ma faute. J’essuie mes mains et le petit paquet récalcitrant, deux précautions valent mieux qu’une. Je recommence. Je m’acharne. Mes doigts ne glissent plus, mais l’emballage demeure intact, pas le moindre petit accro. Pas le moindre signe de grignotage du plastique ! Je lutte depuis maintenant une bonne minute… en vain ! Je m’empare d’un couteau et déchiquette littéralement la petite poche blanche qui est beaucoup moins fière désormais. Inutile de préciser que lors de cette opération à poche ouverte, l’eau du fromage a giclé partout dans la cuisine et sur moi.
Une fois le sol essuyé, le fromage coupé, je continue.
Je bats les œufs y incorpore une crème épaisse et hop, je verse le tout sur mes légumes qui ravissent mes yeux avant de ravir mes papilles.
Pour finir je décide sur un coup de tête, d’ajouter un peu de bacon anglais. Je prédis qu’il fera de petites chips croustillantes rigides sur le sommet de mon plat.
Je m’empare du paquet, m’essuie les mains (on grandit de ses erreurs !) et entreprend ce dernier.
Vous voyez où je veux en venir ? Non ?
Le combat recommence.
Mes doigts glissent sur l’emballage. Impossible de lever la petite languette prévue à cet effet qui vous garantit une ouverture facile. Non, celle-ci est collée sur le bord de la barquette ! Je m’obstine ! Je lutte ! Si c’est inscrit « OUVERTURE FACILE » c’est que c’est vrai ( ?) on ne ment pas aux utilisateurs !
Mon visage chauffe. Mes mains tremblent de rage et ma bouche articule des mots qu’il serait inconvenant d’écrire ici !
Folle de rage écumante, je m’empare d’un ciseau et tranche dans le vif avec une délectation et un soulagement inouï ! J’ai vaincu ! Au bout d’une heure de cuisson ma tarte salée est cuite et presque toute mangée !
Cette Aventure a changé ma vie…
Désormais je ne crois plus ce qui est inscrit sur les emballages et m’en tiens à la seule logique humaine !
I.M.O
Imogène