Et la Victoire fut !

Alors que le foot me passe complètement au-dessus de la tête, je me suis aperçue, il y a environ une semaine, que la France était manifestement en train de vivre une page importante de son histoire sportive.

En effet, en rentrant mercredi soir dernier, j’ai remarqué en passant devant les terrasses de café que toutes les chaises étaient tournées vers… un écran géant.

Peu habituée à ce genre d’évènement, je continue donc ma route tout en me disant que cela devait tout de même être relativement important et surtout, que la France devait être concernée.

Une fois rentrée à la maison,  je commence à zapper de chaînes en chaînes. Je ne trouve pas immédiatement celle qui retransmet le match.

Au bout de quelques minutes, je finis par la trouver et laisse la TV allumée sans le son tout en écoutant France inter un peu de musique me fera du bien. Là, j’ai la surprise d’entendre des belges et des français commenter un match qu’ils ne semblent pas plus comprendre que moi, mais au moins nous parlons le même langage : celui des gens qui ne parlent, ni ne vivent foot.

Je rigole bien et au bout du temps réglementaire la Belgique perd avec un bon esprit, je ne suis pas déçue.

Le lendemain après avoir écouté ma station de radio préférée, je comprends que la France est qualifiée pour LE grand match. J’apprends que l’équipe est formidable, que ce sont des joueurs tout à fait sympathiques,  si l’on en croit la presse. Ne connaissant pas ces derniers, je prends le parti de continuer ma vie et de laisser aux vrais supporters la mission de supporter.

Mais voilà, le problème lorsque l’on n’est pas vraiment un ermite vivant seul au milieu de nul part et surtout sans personne à des kilomètres à la ronde, c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour vouloir vous expliquer, ce que vous ne demandiez absolument pas, à savoir les règles et autres principes de ce Sport avec un S. Pour cet aficionados, impossible de comprendre que je ne me sens pas concernée et que cela me laisse perplexe. Sa seule explication à mon attitude était de dire que c’est ma méconnaissance des règles du jeu qui ne me permettent pas d’apprécier le spectacle.

Je découvre à cette occasion que la France compte beaucoup (trop ?) de sélectionneurs.

Je comprends alors que bien plus qu’un sport, la coupe du monde de foot est apparue comme une sorte de …. « Religion » à laquelle les adeptes louent leurs quasi saints à grand renfort des danses  et de chants dont ils sont les seuls à connaître la chorégraphie et la symbolique.

Ce soir, je sais que la France a gagné.

Comment ? Parce qu’un nombre impressionnant de voitures hurlent, klaxonnent, crient et vrombissement (ou vomissent) leur joie d’avoir vu leur équipe gagner un trophée et une étoile de plus. Car oui, les voitures aussi ont supporté l’équipe de France !

Après ce déferlement de fraternité du peuple de France, je me pose une  question : qu’adviendrait-il des inégalités en tous genres, de la misère ou de la violence faite aux uns ou autres, si toutes les personnes se regroupant aujourd’hui dans un seul et même élan s’unissaient pour autre chose qu’un match de foot?

L’histoire récente a montré que le peuple  est capable de s’unir dans la joie comme dans l’horreur, mais serait-il capable de s’agglomérer de la même façon sans ces émotions extrêmes ?  Juste par le fait d’une indignation raisonnée et raisonnable ?

C’est en entendant mes compatriotes heureux et exultant (éructant pour certains) de joie que mon esprit vagabonde et tente de se raconter la fin de l’histoire de faim.

Bercée par le bruit des klaxons environnants, je vais m’endormir sur ces questions auxquelles, un jour peut-être, j’aurai une réponse !

Le jour d’après.

Ce matin je me suis levée tôt pour aller faire quelques courses et … je vous le confirme, la France a gagné !

Dans les rues de ma si jolie ville (même si en ce moment Monsieur J. fait absolument n’importe quoi, encore trois prunes et je sens que l’article de contestation va pointer le bout de son nez !) des visions de lendemains de mal de crâne et de réveil aux côtés de personnes que l’on ne connais pas.

Partout du verre, de la matière tout à fait suspecte, et surtout cette odeur de vomissures, partout. Pénétrante,enveloppante, repoussante !

Hier, le peuple a fêté la victoire, aujourd’hui il prends de l’alka selter pour soigner sa gueule de bois et demain…

Imogène

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Imogene

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