Le sport et moi

Cette année j’ai décidé de ne pas laisser les kilos s’installer sur mon petit corps rebondit et c’est déterminée à vaincre la cellulite et les capitons, que j’ai enfin franchit les portes de la salle de sport à côté de chez moi.

La première étape est donc de me rendre dans un magasin spécialisé en vue d’acquérir tout l’équipement nécessaire à ma révolution sportive.

Lorsque je suis entrée dans le magasin, mes yeux ne savaient plus où se poser tant il y avait des couleurs flashy partout. Au bout de deux minutes j’étais littéralement à deux doigts de la crise d’épilepsie. S’apercevant de ma désorientation, une vendeuse, que je n’avais pas remarqué au milieu de toutes ces couleurs, s’approcha de moi et me conseilla dans mes achats.

Je ressortie du magasin délestée de quelques centaines d’euros, mais satisfaite de moi comme si je venais de parcourir 10 km sur un tapis de course.

Ce dois être ça que l’on appelle les bienfaits du sport ? !

C’est donc habillée à la manière d’une luciole rose fluo, que j’arrive, pimpante,  au guichet tout aussi flashy de la salle de sport.

Je fus d’abord frappée par le bruit qui régnait dans l’espace d’accueil. On pouvait entendre les tapis roulants et autres vélos elliptiques, pourtant à l’étage inférieur.  Toutefois en dépit ce volume sonore incroyable,  il régnait une certaine quiétude.

Je m’approche donc de la plateforme sur laquelle était écrit en énormes lettres jaune-vert trashy et noir « ACCUEIL ». Je fus accueillie par un Monsieur très, très musclé, habillé d’un débardeur en lycra (ses bras faisaient la taille de mes cuisses, son cou semblait inexistant, comme enfoncé dans ses épaules… il avait tout d’un personnage de comics américains) et qui me demanda en quoi il pouvait m’aider ? A sauver le monde !  (Bien sûr je gardai cette réponse, certes spontanée mais parfaitement inappropriée pour moi et lui répondis quelque chose de plus conventionnel) : Je souhaite m’inscrire pour retrouver la forme.

Il me sourit très gentiment. Il commença alors à m’expliquer les différentes formules auxquelles je pouvais souscrire. Je décidai illico de prendre la formule numéro 4, la plus complète : accès illimité à toutes les machines, accès illimité aux cours collectifs et pour la modique somme de 10 € supplémentaires je pouvais bénéficier de cours privés au moins 3 fois dans le mois. Il me tendit alors la fiche d’inscription et me lança « je te laisse la compléter, si tu as besoin d’aide tu m’appelles je vais m’occuper de la personne derrière toi ». Je compris à ce moment que je faisais désormais partie de la grande famille sportive.

Très fière de moi, je descendis aux vestiaires, situés non loin des machines assourdissantes,  afin de poser mon imposant sac dans les casiers prévus à cet effet.

Je décidai immédiatement d’entrer dans le vif du sujet.

Je pénètrai pour la première fois dans une salle de gym, dans laquelle des cours de Pilates sont dispensés.

Après dix ans à faire la loutre, je pensais sérieusement que cela serait un cours non pas facile, mais possible à suivre.

Il est à préciser que ce cours était ouvert à toutes personnes, sans limite de niveau ou quelque chose de ce genre.

Au bout de dix minutes, je n’étais plus qu’une grosse flaque d’eau,  ne comprenant pas grand-chose aux explications du prof, commençant le mouvement demandé systématiquement du mauvais côté, glissant lamentablement sur mon tapis, de sueur, et dois-je l’avouer de faiblesse. Bref au bout d’une heure, durée du cours, j’étais presque morte.

Au bout de quatre semaines de sport régulier, j’étais prête pour le cours de fitness devant lequel je passais systématiquement lorsque je me rendais aux vestiaires des femmes. Ce cours me semblait dément. Il était clairement mon objectif à atteindre.

Très enthousiaste, c’est avec une vraie excitation que je pris place dans le fond de la salle.

Le prof inspirait la force tranquille, sa voix posée pouvait, sans nul doute vous amener à vous dépasser. Il prit place sur la scène, nous salua ; les autres femmes présentes (les femmes étaient en nombre supérieur) semblaient sur le point de défaillir.

Il  alluma la musique, une musique entraînante,  positionna son micro-casque sur sa tête et … l’enfer commença !

Le cours avait à peine commencé que le charmant prof à la voix suave, il y a quelques minutes à peine,  venait de se transformer en Tiran.

Hurlant  méchamment des « Plus vite, Tu te relâches, Allez bouger, bouger !! »

Il était là, sur son estrade à hurler à plein poumon, tout en continuant de faire les exercices (ce qui relève de l’exploit) à invectiver mes congénères qui loin d’être susceptibles, exécutaient les ordres furieux de cet individu très… motivé !

Comme je semblais la seule à trouver cela un peu cavalier, je tentai de continuer à ne rien comprendre à ses instructions, mais à m’accrocher malgré tout jusqu’au : « Toi là-bas tu te crois où ? Bouges, allez plus vite ! » Je n’ai pas cru un seul instant qu’il s’adressait à moi, donc je continuai tranquillement à faire n’importe quoi, mais de manière très appliquée.

Cela sembla tellement contrarier Tiran, qu’il sauta de la scène et fonça sur moi, qui m’étant encore trompée de sens pour le départ des mouvements, et me trouvais dos à lui face au mur.

Je sentis une main m’agripper le bras, me faire tourner pour me remettre dans le bon sens de marche et me positionna pour effectuer le mouvement demandé.

Il s’éloigna de ma petite personne, gueula sur une ou deux femmes sur sa route, et remonta sur l’estrade.

Un fou rire commença alors à m’empêcher de faire quelques mouvements que ce soit.

J’étais entre deux rires discrets lorsqu’une image m’emporta complètement : la vision de Brad PITT, dans « Burn After Reding » en prof  de fitness tout à fait déjanté et pour qui le fitness n’est pas qu’un sport, non, le fitness c’est la vie ! Mon Brad Pitt à moi était plus proche d’un chefaillon fou furieux à la « Full Metal Jacket » que d’un coach sportif,  et parlant le franglais couramment.

En regardant autour de moi  je m’aperçue qu’aucune des personnes présentes n’avaient l’air de trouver ce comportement un peu…. excessif. Bien au contraire, elles avaient toutes l’air très contentes des « encouragements » proférés.

Mon fou rire terminé, je quittais la salle avant la fin du cours, avec un bon mal de crâne.

En rentrant, je me jetai sur la plaquette de paracétamol en me promettant de ne plus jamais remettre un de mes jolis pieds de luciole dans ce cours de dingue !

Imogène

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Imogene

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