Alors que je profite de ma deuxième semaine de vacances, je déambule, entre deux lieux de villégiature, dans les allées de mon hypermarché préféré (le plus proche !) pour un petit ravitaillement.
Au bout d’une heure le bilan est lourd : je n’ai pas acheté tout ce qu’il me faut, je suis énervée et j’en veux à la terre entière, les dommages collatéraux sont immenses.
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais effectuer ses achats dans les grandes surfaces rendent les gens un peu… irritables dans la majorité des cas, à commencer par moi. En effet au bout d’un certain temps, je me transforme, je deviens hargneuse, je suis intolérante aux autres chariots qui déboulent à toutes les intersections des rayons m’obligeant à des embardées pour ne pas aller au contact. Sans compter les embouteillages de la caisse…
Mais le cauchemar ne s’arrête hélas pas là.
Alors que mon humeur, pourtant très joyeuse au départ, avait déjà du plomb dans l’aile, une vision a fini de m’achever.
Juste dans l’allée centrale du deuxième étage, c’est-à-dire à l’étage du « tout sauf la nourriture », face à l’escalator, j’aperçois des palettes entières de fournitures scolaires. Des énormes bacs de stylos en tous genres, de toutes les couleurs, de toutes les formes, des feuilles à petits carreaux, grands carreaux, des feutres, des règles, des compas…
Je me retourne, regarde autour de moi, le reste de l’humanité présent dans la grande surface ne semble pas s’offusquer. Cela semble « normal » au plus grand nombre qu’en ce début de mois de juillet les allées centrales soient envahies par des fournitures scolaires ! Je n’en reviens pas.
Mon humeur vient de passer de maussade à très mauvaise.
Je contourne tant bien que mal le rayon litigieux et ne peux m’empêcher de penser à nos chères petites têtes blondes qui continuent leurs vacances, comme si de rien était en se disant que la rentrée est bien loin. J’ai également une pensée pour les parents, qui bien qu’animés de bonnes intentions doivent attendre sagement la PRECIEUSE liste fournie par les nouveaux professeurs de nos chères progénitures.
Qui n’a jamais vécu de psychodrame autour d’un cahier A3, dans lequel une feuille à petits carreaux alternait avec une feuille blanche afin de pouvoir créer tous les schémas de biologie ou de chimie possibles tout en prenant le cours en notes sur les feuilles lignées ? Je me souviens encore aujourd’hui des répercussions que cela a eu lorsque n’ayant pas attendu la PRECIEUSE liste de mon professeur de biologie en quatrième, j’avais demandé à ma mère d’acheter un cahier A4, à grands carreaux… Le soir même du premier cours, j’avais un mot dans mon carnet de liaison à l’attention de mes « rebelles » de parents qui avaient préféré céder à leur fille plutôt que d’accepter les volontés d’un monsieur de l’éducation nationale un peu tatillon.
Le moment de la rentrée est déjà angoissant pour tout le monde, alors est-ce bien nécessaire d’en rajouter une couche, à plus d’un mois de cette dernière, quand tous les parents n’ont même pas pris leurs congés estivaux ?
Tant que l’on y est pourquoi ne pas imprimer une grande feuille d’avis d’imposition sur la façade de la mairie ou mieux afficher sur les panneaux lumineux à l’entrée de la ville que Noël approche à grand pas et qu’il va falloir supporter toute sa belle-famille autour d’une dinde qui ne sera jamais au goût de tous ?
Je dis halte à la dictature des mauvaises nouvelles et vive les vacances !
Imogène
In My Opinion