Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la vie est faite de petites surprises et de petits cadeaux qui illuminent notre quotidien, tel que, par exemple le jasmin que ma voisine a planter le long de sa maison et qui embaume d’un fumet délicat mon appartement lorsque j’ouvre les fenêtres, ou encore le(s) contractuel(les) qui laissent un joli papillon jaune sur le pare-brise… un ravissement !
En cette fin d’hiver clément, je me balade tranquillement dans des rues aussi calmes que belles, que j’arpente de long en large, plusieurs fois par jour, et que je fini par connaître par cœur et dans lesquelles je me sens chez moi.
Malgré cette proximité quasi mystique avec mes très chères ruelles, ces dernières ne m’ont pour autant pas livrées tous leurs secrets.
Ces petites artères urbaines peuvent se révéler piégeuses, hostiles même ! Leurs pavés irréguliers sont autant de cause de chutes et de chavirement pour tous corps humains, les trous dans la chaussée ressemblent plus à des pièges pour animaux sauvages qu’à une rue fraîchement goudronnées !
Je déambule, tranquillement, perdue dans ma rêverie historique du jour, dans laquelle Nicolas Le Floch me demande si je n’ai pas vu Sartine passer… Celle-ci pris fin lorsque mon regard fut attiré par deux pigeons, en surpoids manifeste, menant combat pour un bout de frite tombé d’une poubelle.
Toute absorbée par la scène quasi biblique qui s’offre à moi, je manque de tomber sur mon séant et ne dois mon salut qu’au mur de pierre de ma voisine sur lequel je pris appui dans un réflexe de survie.
M’égratignant la main au passage, j’ai évité de justesse une situation fort déplaisante.
Je peste un peu, extirpe un kleenex de mon sac-valise, et mets quelques instants avant de retrouver de ma superbe.
Petits regards en coin pour constater que ma chère rue est déserte. Ouf !
Je me redresse, tamponne délicatement ma main au niveau de ma « blessure » et baisse les yeux pour constater ce qui me fit presque choir.
C’est alors que je vois sur le bord du trottoir un petit sac noir à moitié écrasé duquel s’échappe une … (soyons direct !) une vulgaire odeur de merde.
Bonne nouvelle toutefois, les propriétaires de chiens, habitant ma rue semblent avoir bien assimilés le concept du petit sac noir à usage unique dont le seul but est le ramassage de crottes de leurs adorables toutous.
En revanche, ce que certains ont du mal à comprendre c’est qu’il convient de déposer la « couche mobile chientesque » dans une poubelle (dont le trottoir est inondé, puisque la moitié des habitants entrepose leur bac le long des habitations tout au long de l’année).
Force est de constater qu’en dépit de cette proximité avec le monde des détritus, il semble qu’un petit effort visant à ne pas laisser le sac souillé de leurs amis canins sur le trottoir tel une sombre merde, s’avère être une épreuve insurmontable pour les propriétaires de chiens vivant dans ma rue !
Très agacée par cette déconvenue merdesque, j’entreprends d’arpenter le trottoir, histoire d’établir un état des lieux de la situation des déjections canines.
Au bout de quelques secondes, je m’aperçois, consternée, que ma rue chérie est constellée de petits sacs noirs emplis d’excréments tels des offrandes fétides érigées en l’honneur du « Dieu Caca Canin ».
Je poursuis mon investigation et tombe au gré de mon avancement (en terrain miné) sur quantité de crottes ou de sacs emplis de crottes sur toute la longueur de ma rue !
Loin de vouloir empêcher nos amis les bêtes de vaquer à des besoins aussi naturels que nécessaires, il serait peut-être envisageable de redonner aux propriétaires négligents leurs petits sacs noirs abandonnés comme de vulgaires crottes.
Mais la science progresse : l’impunité des propriétaires négligents sera bientôt un lointain souvenir. En effet, une équipe de chercheurs bordelais semble avoir mis au point une technique permettant de retrouver ces derniers grâce à l’ADN de leurs amis canins.
En attendant, ouvrez bien les yeux !
Imogène
I.M.O
merci pour ces présents …
quel plaisir de lire tes post!
Imogène tu as l’ART et la manière de nous réjouir de tes facéties!